Qu'est-ce qu'on entend par santé mentale ?

"Les problèmes de santé mentale n’arrivent qu’aux autres", "on ne peut rien y changer", "aller voir un psy est un aveu de faiblesse"... Avant toute chose, rappelons la définition de "santé mentale", mot valise dont la signification reste vague voire négative pour beaucoup d'entre nous. On fait le point, pour discerner le vrai parmi les nombreux mythes qui perdurent.

Quand on parle de santé mentale, on peut penser spontanément aux concepts de "dépression" ou d' "anxiété". Pour lever les tabous sur le sujet, il est d'abord important de dédramatiser la santé mentale, concept encore connoté comme anxiogène et excluant. 

Ainsi, en 2005, l’OMS opte pour une définition positive de la santé mentale : “un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté". 

La santé mentale n’est pas un état figé, elle est une recherche permanente d’un état d’équilibre psychique, propre à chaque personne. En effet, notre monde intérieur n’est pas noir ou blanc.

Les principaux troubles de la santé mentale sont les troubles anxieux, les troubles dépressifs, les troubles bipolaires, les troubles post-traumatiques, la schizophrénie, les troubles de l'alimentation. Si l'on présente des symptômes de ces troubles, il est nécessaire de consulter un(e) professionnel(le) de santé pour une prise en charge adéquate.

Les troubles de la santé mentale sont moins palpables que ceux associés à la santé physique. Pour cette raison, il est parfois difficile de les détecter, de les comprendre, jusqu’à aller par ignorer ces “blessures invisibles”. 

Or, comme la santé physique, la santé mentale est une ressource dont il faut prendre soin. Comme expliqué plus haut, même si l'on ne peut pas tout maîtriser, nous avons la main sur plusieurs facteurs qui influent sur la santé mentale : activité physique, alimentation, sommeil... À partir de là, pourquoi se priver de ces bienfaits ? 

Pour évoluer, il est important de changer notre regard sur la santé mentale afin de la voir comme une opportunité, plutôt que comme une menace. Ainsi, une bonne santé mentale contribue directement à notre épanouissement et notre réussite.

“Manger équilibré”, “Bien dormir”, “Partir au vert”... Si ces phrases si souvent entendues peuvent nous sembler creuses et bateaux, ces conseils relèvent bien d'une sagesse universelle sous-estimée. Car ces actions, anodines en apparence, ont un impact fort et direct sur notre santé mentale. Quelques rappels :

Bien s’entourer : Être proche de sa famille, donner régulièrement des nouvelles, prendre dans ses bras ses amis... Une étude d’Harvard l’a prouvé : c’est bon pour la santé. En entretenant des relations avec votre entourage, votre corps sécrète de la dopamine et de la sérotonine, hormones de l'amour qui apaisent le stress et l’angoisse, et prolongent l'espérance de vie.

Manger équilibré : On a tendance à l'oublier, mais notre alimentation a un impact sur notre humeur et notre plasticité cérébrale (capacité du cerveau à se modifier et à s'adapter). Négliger ce que l’on mange ou faire l’impasse sur nos repas est dommage : certains nutriments ont le pouvoir de booster notre santé mentale. Bananes, avocats, noix, fraises, poissons & fruits de mer, chocolat noir, épinards, légumineuses... Ces aliments ont en commun de pouvoir booster votre humeur et votre système nerveux. De même : les aliments riches en tryptophane (dinde, produits laitiers), peuvent aider à augmenter la production de sérotonine, neurotransmetteur associé à la régulation de l'humeur. D'autres, comme les aliments riches en vitamines B, en antioxydants et en acides gras oméga-3, soutiennent la régénération des cellules cérébrales.

Dormir suffisamment : Bien dormir est crucial pour récupérer et être en mesure de réguler ses émotions. Or, de nombreux français ont le sommeil qui trinquent. Pour retrouver un sommeil de qualité, plusieurs conseils : avant de vous coucher, évitez les douches trop chaudes, les écrans & les réseaux sociaux, le sport intensif après 19h. La température idéale pour s'endormir ? 18°C. Enfin, n'hésitez pas à passer du temps à la lumière du jour en journée, cela vous permettra de créer un réel contraste avec la baisse de luminosité le soir.

Faire du sport : L’activité physique a de nombreux bienfaits sur le moral. Elle permet de se défouler et de secréter des endorphines, a un impact positif sur notre humeur, notre sommeil, notre énergie et notre estime de nous-même. Une activité physique régulière réduit notre niveau de stress. C'est pourquoi nous vous conseillons de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour, que vous pouvez répartir en blocs de 10 minutes. Pour vous motiver et en faire un moment convivial, vous pouvez également trouver un sport amusant ou ludique, en vous accompagnant d'un(e) proche. Vous n'aimez pas les sports "durs" ? Découvrez tous les bienfaits de la marche rapide !

Se reposer et se changer vraiment les idées : Lorsque viennent le week-end ou les vacances, offrez de vraies distractions à votre cerveau. Si l'on peut être tenté(e) par une grasse matinée et des journées à ne rien faire, l'inaction n'est pas toujours ce qu'il y a de plus reposant. Inoccupé, le cerveau risque de ruminer et de rester fixé sur la to-do list de la semaine à venir. Passer du temps en plein air peut nous encourager à être plus actifs, que ce soit en se promenant, en faisant du vélo, en jardinant ou en pratiquant d'autres activités physiques en extérieur. L'exercice en plein air peut favoriser la libération d'endorphines, les hormones du bonheur, ce qui peut améliorer notre bien-être mental. Effets anti-stress et anti-déprime garantis ! De même, prévoir une activité culturelle ou créative, partager un repas avec ses amis... Toutes ces occupations allègent l'esprit et font du bien au moral.

Se confier : Plus on parle, mieux on se porte. Quand notre cerveau s’encombre d’émotions, il les transforme en “charge émotionnelle”. Prendre la moindre décision devient insurmontable et c’est bien souvent la porte ouverte à la rumination et aux états dépressifs. Conclusion ? N’attendez pas avant de vous confier à un(e) proche ou d'aller consulter un(e) spécialiste de santé mentale. Parler et verbaliser son ressenti est une première étape essentielle vers la guérison. Avant de téléphoner à un(e) ami(e) ou de prendre rendez-vous avec un(e) psychologue ou thérapeuthe, vous pouvez aussi vous procurer un carnet. Écrire tous les matins quelques pages et coucher sur papier ce qui nous tracasse peut être libérateur.